Ça y est, vous êtes prêt à engager la première et démarrer progressivement la réduction de vos consommations ! Nous on est arrivé à 16,5°C en moyenne ! 17,5°C (±1,5°C) en moyenne dans la pièce de vie et 15,5°C (±2°C) dans les chambres (On n'a pas mesuré toutes les pièces cette fois-là).
L'idée de cette phase III sera d'apprendre à utiliser le système en place et chasser tous les gaspillages: ne plus chauffer quand on n'est pas là, où on n'est pas et au-delà de notre besoin. Avoir trop chaud en hiver arrive souvent, n'est-ce pas un comble?... On gardera donc le même confort tout en consommant moins en optimisant l'utilisation du bâtiment.
Pourquoi faire cela plutôt que de directement utiliser des solutions d'appoint (radiants, capes...) ?
L'idée c'est que ces solutions d'appoint ne doivent pas être "en plus", auquel cas elles perdent tout leur intérêt. Ici, l'idée c'est de réduire l'usage de sa chaudière, apprendre à le faire, prendre le temps de quitter certaines habitudes et optimiser l'utilisation de ce qui existe avant d'aller à l'étape suivante et choisir de switcher complètement ou partiellement vers un système de chauffage décentralisé de faible puissance. Il y a beaucoup à réapprendre, expérimenter.
Toutefois, si vous préférez faire tout "en même temps" on ne vous retient pas, ça peut marcher mais ayez en tête que vous risquez de vous brûler les ailes (au sens figuré bien sûr). Si c'est le cas, revenez ici pour faire les choses (un peu) plus méthodiquement :D
Et, même si vous lancez dans un "tout à la fois", nous vous conseillons de lire l'ensemble des fiches pour éviter les fausses bonnes idées, ça vous aidera largement à éviter certaines erreurs qu'on a déjà faites pour vous (de rien !).
Les températures moyennes du logement
Maintenant que vous avez un certain niveau de connaissances, nous allons pouvoir passer un cap et les mettre en action de façon ingénieuse (et pas juste en baissant le thermostat).
Vous l'aurez surement compris, si ici nous parlons de température moyenne du logement c'est bien que le petit chiffre sur le thermostat n'est pas votre seul pouvoir d'action. Pour baisser la température moyenne du logement vous avez 3 leviers d'action:
Chauffer moins fort ;
Chauffer moins de pièces ;
Chauffer moins longtemps
"Bref, chauffer au plus proche de vos besoins : chauffer juste comme il faut, où il faut, et quand il faut."
==> chauffer de façon intermittente consomme moins que de chauffer de façon continue, tout ce qui peut ne pas être allumé génère des économies (voir la fiche sur les mythes liés au chauffage en phase II)
Reprendre la main pour chauffer au plus proche de ses besoins
Aussi "smart" qu'un thermostat puisse être, vous seul.e savez ce que vous ressentez, dans quelle pièce vous comptez aller, avec qui, ce que vous allez y faire et pour combien de temps. Il n'y a que vous qui sachiez de quelle quantité de chaleur vous avez besoin à chaque moment.
La première chose à faire pour optimiser le chauffage sera de reprendre la main des opérations en virant toutes les automatisations. Le maitre à bord c'est vous, pas un boitier.
Une consommation ça se décide, ça ne se subit pas.
Ce n'est pas le thermostat qui paie les factures, subit les tensions géopolitiques et c'est encore moins lui qui subira les effets du changement climatique. Alors c'est à vous de redevenir maitre de vos consos. Les thermostats en roues libres ont suffisamment fait de dégâts comme ça.
Une fiche dédiée à l'utilisation choisie du thermostat et de la chaudière (Phase III) vous donne tous les outils pour y arriver.
Planifier et accompagner cette baisse
Chauffer où, quand et comme il faut demande un minimum d'exercice et d'essais-erreurs, c'est normal. Cela doit donc se faire sur une certaine durée pour en comprendre toutes les subtilités spécifiques à votre logement.
Pour valoriser ce temps et pouvoir aller plus loin dans cette baisse, nous vous invitons à la faire en combinaison avec 3 autres fiches:
Pour planifier la baisse nous vous recommandons de faire le point chaque semaine à un jour fixe pour décider de nouvelles actions. Ces actions peuvent ne concerner qu'un des trois leviers. Par exemple si vous partez d'un appartement entièrement chauffé à 22°C, vous pouvez:
semaine 1: reprendre la main sur le thermostat et couper le chauffage la journée dans les chambres et réduire la température des chambres à 16°C la nuit
semaine 2: ne plus chauffer la salle de bain quand elle n'est pas (prochainement) occupée
semaine 3: ne plus chauffer les couloirs, la buanderie et la cuisine
semaine 4 à 6: explorer les solutions vestimentaires, l'acclimatation et l'adaptation de l'activité pour baisser chaque semaine la température des pièces occupées de 0,5°C. En même temps, utiliser le thermostat uniquement manuellement.
Ceci est un exemple, à vous de trouver le rythme et les combinaisons qui font sens. La durée minimale sera de 3 semaines (pour permettre l'acclimatation) mais rien n'empêche a priori de prendre un hiver entier s'il le faut pour arriver à la situation où l'on arrive à déployer tout ce qui sera nécessaire afin de ne chauffer qu'à hauteur de nos besoins. Besoins qu'on aura aussi quelque peu baissés via les 3 fiches d'accompagnement sur le vêtement, l'acclimatation et l'activité.
A terme vous devez pouvoir vous dire que "là, je ne peux plus faire mieux, plus une seule calorie de chaleur n'est perdue inutilement. J'ai poussé tous les leviers au maximum confortable, si je vais plus loin je perds vraiment trop de confort".
Trouver l'équilibre et la limite
Planifier et démarrer cette baisse des températures moyennes n'est pas sans fin.
On va pouvoir progresser vite au départ en évitant des gaspillages évidents et récupérant la maitrise. On va encore bien avancer ensuite en déployant les 3 fiches d'accompagnement.
Mais arrivé à un certain stade, les progrès encore réalisables seront maigres et plus laborieux à obtenir pour ne pas affecter notre confort. Chacun trouvera cet équilibre "à sa sauce", avec un bilan qui lui est propre, c'est normal.
L'un trouvera qu'un pull léger qui permet de réduire d'1°C suffit car au-delà cela lui occasionne trop de gène par rapport aux bénéfices; un autre n'aura peut-être aucun souci à enfiler une grosse polaire pour gagner 3°C. Ces équilibres ne sont pas universels, par conséquent chacun devra trouver le sien.
Tant que les quelques changements consentis (manier de temps en temps les vannes, le thermostat, mettre un pull en plus, s'acclimater...) en valent la peine au vu de la baisse de consommation, vous n'êtes pas à la limite. La limite, votre équilibre, c'est quand vous pourrez vous dire: "jusqu'ici chaque action vaut le bénéfice procuré mais cette action là en plus, je ne vais pas la faire car elle me demande trop d'efforts, d'inconvénients pour les bénéfices qu'elle m'offre."
Par exemple, pour certains, devoir ouvrir le radiateur de la salle-de-bain 15 minutes avant sa douche et penser à le couper après permet de ne pas chauffer à 24°C cette pièce pendant 95% du temps : ça vaut la peine. Par contre, devoir télétravailler et passer des appels dans la même pièce qu'un cohabitant pour ne chauffer qu'une pièce pourrait selon les cas être acceptable ou non. À chacun d'en juger, l'important étant de se poser la question, éventuellement d'essayer, d'évaluer puis décider.
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