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Emballement du prix du gaz. (màj: 15/09/2021)

Dernière mise à jour : 16 sept. 2021

Si comme 45% des Belges vous avez un contrat de gaz variable ou indexé [Source: https://www.creg.be/sites/default/files/assets/Prices/InfographResFr.pdf] et que vous souhaitez maintenir vos factures de gaz au même niveau que l'année dernière, accrochez vous bien car nous allons devoir consommer 2 à 3 fois moins !


En effet, le prix du gaz (hors TVA, surcharges et frais de réseau) pour une consommation annuelle de référence de 23,26MWh est passé de quelques 250€ à plus de 900€ en un an (aout 2020 VS aout 2021). Le prix du gaz à donc plus que triplé sur cette période !

NB: les prix du gaz étaient particulièrement faibles l'année passée en raison du COVID.

Graphique issu de la CREG [Commission de Régulation de l'Électricité et du Gaz]

Le prix du gaz triple mais dans la réalité, on ne paie pas le gaz "seul". On paie également des surcharges (qui financent des investissements, des services et des infrastructures), de la TVA et on participe au coût du réseau.

Heureusement, tous les composants de la facture finale de gaz n'ont pas augmentés autant. Si la composante "gaz" à fait x3,6 les autres composantes du prix du gaz, elles, n'ont augmentées "que" de 27% (x1,27).


Au final, tout compris, pour cette consommation de référence, nous payons théoriquement aujourd'hui à peu près le double de ce que nous payions en aout 2020 soit 1600€ au lieu de 800€ par an! NB:. Pré-pandémie nous étions à environ 1000€. (ordre de grandeur).


Graphique issu de la CREG [Commission de Régulation de l'Électricité et du Gaz]


Attention que, en fonction des contrats (variables, indexés, fixes…), ces prix mettront plus ou moins de temps à se répercuter dans les factures réellement reçues.


==> Résumé, basé sur l'article: La Russie fournit une part importante de notre gaz. Sauf que la réserve russe s'épuise (et ce n'est pas la seule). Ils s'attaquent donc à de nouveaux gisements plus difficiles et plus chers à exploiter. "Il n'y a plus assez d'offre de gaz sur le marché pour rencontrer la demande de gaz", explique Damien Ernst. En face, l'Asie est en pleine reprise et brûle tout ce qu'elle peut pour faire tourner ses usines. La demande de gaz est énorme dans ce contexte de pénurie, ce qui pousse les prix vers le haut. [NDLR: Ce qui est logique; s'il me reste un bidon d'essence et que j'ai 50 voitures qui attendent devant ma pompe, je vais pouvoir le vendre très cher car ils seront prêt à mettre la main au portefeuille pour ce dernier bidon!]

L'Europe, de son côté, n'a déjà plus de stock pour affronter l'hiver. Les réserves sont historiquement basses. "On peut raisonnablement craindre que si l'on a un hiver froid, ici en Europe, on va tout simplement manquer de gaz", prédit Damien Ernst. "Manquer de gaz va se traduire par des prix très élevés, mais aussi par des gens qui auront des difficultés à se chauffer ou des industries qui devront fermer".

Qu'attendre pour la suite?


Le prix dans nos contrats dépend du prix du gaz sur les marchés. Or, le prix du gaz varie beaucoup plus sur les marchés pour le moment (heureusement, les prix qui finissent dans les contrats sont "lissés"). Les prix du gaz "Month-ahead", c'est à dire commandés pour le mois suivant sur les marchés de gros, sont passés de 4,96€/MWh en juin 2020 (creux post-pandémie) à 44,18€/MWh pour ce mois de septembre 2021. Pour information, le prix moyen du gaz sur les dernières années (de 2015 jusqu'à la pandémie) était relativement stable et oscillait entre 10€ et 25€/MWh. Durant la pandémie, les prix étaient anormalement bas.

Source : CREG sur base de données Ice Endex (TTF)


Plus inquiétant, les prix pour la fourniture du gaz sur les marchés de gros pour l'hiver 2021 (jusqu'en mars 2022 inclus) oscillent, au moment d'écrire ces lignes, entre 66€ et 72€/MWh en fonction des mois et l'emballement des prix semble, à ce jour, ne pas vouloir s'arrêter (+5€ entre le 13 et le 14 septembre !).

Graphique issu de www.theice.com

Si le prix du gaz devait se maintenir à un niveau de 70.350€/MWh, alors le coût du gaz seul (hors surcoûts, TVA,...) pour une consommation de référence de 23,26MWh grimperait à 1636€ ! Cela signifie que, dans ce cas, si les surcharges, les frais de réseau et la TVA sont maintenus, la facture annuelle grimperait à quelque chose comme 2400-2500€ soit quasiment 3 fois plus que les prix pratiqués ces dernières années ( 800€ en 2020, 1000€ avant)


Bonne nouvelle quand même, les prix pour le gaz qui sera fournit en été 2022 (après mars 2022) est plus bas, tournant aujourd'hui autour de 35€/MWh. Ce qui pourrait amortir le choc. Cependant, le prix ne cesse lui aussi d'augmenter !


Graphique issu de www.theice.com

Il semble que, pour une série de raisons conjoncturelles, nous soyons donc face à un emballement exponentiel des prix. Cet emballement n'est pas tenable à long terme (les logements ne consomment pas 3 fois moins depuis l'année passée et les salaires n'ont pas triplés). Heureusement, les marchés ont tendance à s'auto-réguler "naturellement" même si parfois ce ne se passe pas sans quelques dégâts collatéraux. Ainsi, on peut s'attendre à ce que cette envolée des prix mène à une saturation (on ne peut plus payer). Ce qui engendrerait un ralentissement de la demande (et donc de l'économie) avec pour conséquence une contraction des prix et de l'économie… suivie enfin par une reprise et une nouvelle période de stabilité des prix, probablement sur un plateau plus haut que ce qu'on a connu jusqu'ici. Le schéma ci-dessous illustre ce qu'on a connu avec le pétrole.

; données EIA, US Bureau of Economics Analysis.

La limite avec une comparaison avec le pétrole étant que le gaz n'est pas considéré par les économistes comme un moteur économique aussi important que le pétrole (dont l'envolé peut engendrer un crash économique brutal et majeur). Cependant, la fragilité économique actuelle ne permet pas d'exclure d'autres scénarii.


Pour le reste, nous ne sommes pas devins, la situation devra être suivie mais ces quelques indicateurs nous rappellent combien le chauffage est un service énergétique vulnérable et est de plus en plus sujet à des stress (précarité énergétique croissante, rupture d'infrastructure avec les inondations, pénurie, augmentation de la demande mondiale, instabilité des prix...).


Pour information, au vu de la situation actuelle, la CREG formule les recommandations suivantes :

  • Si vous avez un contrat à prix fixe, conclu avant le second trimestre 2021 et qui n’est pas encore arrivé à échéance, il est conseillé de ne rien faire.

  • Avant de prolonger ou de conclure un (nouveau) contrat, rendez-vous sur un site de comparaison des prix en ligne labellisé par la CREG ou sur un site de comparaison des prix des régulateurs régionaux (cliquez ici pour plus d’information) afin de faire un choix avisé. Il est très important de bien comparer les offres des fournisseurs.

  • Si vous optez pour un contrat à prix fixe, les prix étant particulièrement élevés actuellement, il sera important de suivre les évolutions du marché. Le CREG Scan10 vous permet de voir où se situe le prix de votre contrat d’énergie par rapport aux prix actuels du marché.

  • Si les prix baissent dans le futur, le CREG Scan vous montrera que vous payez cher votre énergie, il sera alors important de changer de contrat

  • Quel que soit votre choix (contrat à prix fixe ou contrat à prix variable, contrat à durée déterminée ou indéterminée), vous pouvez toujours changer de produit sans frais, moyennant un délai de préavis de 4 semaines

  • Les ménages peuvent anticiper des factures de décompte potentiellement plus élevées en augmentant légèrement leur acompte.

Sources:





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